Aux prémisses de ce projet solo je m’intéressais à la résilience : à la construction
d’un concept psychologique mais aussi au terme initial emprunté au domaine de la
physique.
>Un matériau se déformant dans le domaine plastique qui arrive plus ou moins à retrouver son état
initial en fin de sollicitation suivant l’importance du phénomène d’hystérésis.
Dans le cours de ma recherche, je découvre le Kintsugi: une technique ancestrale
japonaise de réparation des vases en céramique. Le vase une fois brisé n’est pas jeté
mais au contraire réparé et sublimé par l’esthétisation de ses brisures. Il devient une
pièce unique et chargée de son histoire.
L’échos entre ces deux pôles a constitué mon premier cadre de création.
Ce cadre a accueilli le terreau du matériel chorégraphique de ce solo, constitué d’un
vécu intime traumatique. L’espace scénique, le costume et le corps ont été envisagés
comme une même matière, comme prolongation voir expansion de soi.
Une figure féminine hybride s’érige, exposée dans sa traversée singulière de ces
différentes étapes de reconquête intime. En face à face avec l’Autre. A l’ère de
l’accomplissement de soi, du body positivisme et de l’empowerment, je questionne
cet aller-retour entre l’Autre et soi: la validation d’un pair comme recharge
émotionnelle, comme pilier identitaire et balise d’assurance.
Le métissage issu de la mise en résonance des différentes inspirations participent à la
création d’images évocatrices plurielles. Les liens s’entretissent et se démêlent à la
recherche de sens et d’unité.